- FRANCIS POULENC
- Gloria: Présentation de l'oeuvre
- FELIX MENDELSSOHN-BARTHOLDY
- DIE ERSTE WALPURGISNACHT
- Gloria: texte et traduction
- Die erste Walpurgisnacht: Textes et traductions
1899 – 1963
Francis Poulenc disait volontiers de sa musique qu’elle était son portrait. “Amoureux de la vie, malicieux, bon enfant, tendre et impertinent, mélancolique et sereinement mystique, à la fois moine et mauvais garçon”: tous ceux qui ont connu Poulenc soulignent la duplicité affective et artistique du personnage. Lui-même parle souvent de sa double hérédité: parisien par sa mère, montagnard et méditerranéen par son père. Il avouait aussi que seul l’instinct le guidait.
Sa musique était son regard, son intelligence, sa manière à lui de lire les poèmes, de se souvenir, d’être gai ou mélancolique, sa manière à lui d’espérer, de prier, de dire sa confiance.
Poulenc improvisait, inventait, sautait les barrières des conventions, se moquait du qu’en dira-t-on et cette audace n’est pas le moindre attrait de son art. Audacieux mais non provocateur, Poulenc cherchait à séduire à sa manière à lui, se montrant avec une rare franchise tel qu’il était.
Francis Poulenc naît à Paris le 7 janvier 1899 dans une famille bourgeoise, des mélomanes chez qui les artistes ont toujours droit de cité. Il apprend le piano dès l’âge de cinq ans. A huit ans, il s’éprend des Danses sacrée et profane de Debussy; trois ans plus tard, il s’émerveille du Voyage d’hiver de Schubert. Le troisième grand choc est, en 1914, l’audition du Sacre du printemps. L’année suivante, le pianiste Ricardo Vines le prend comme élève, l’ouvre à Ravel, Debussy, Fauré et le présente à Satie et Auric. «Je lui dois tout» dira Poulenc.
Il s’essaie à la composition en 1917 sur un amusant pastiche qu’il introduit dans la Rhapsodie nègre pour baryton et ensemble instrumental. Le tout-Paris s’ébahit: la carrière de Poulenc est lancée.
L’éducation religieuse a tenu une grande place dans son enfance, mais, s’étant éloigné de l’Eglise à la mort de son père, il ne retrouvera la foi qu’en 1936: «Une foi de curé de campagne» dira-t-il lui-même. Cet été-là, il visite le sanctuaire de la Vierge Noire de Rocamadour et il en sort profondément changé, assurément touché par la grâce. Il compose alors sa première oeuvre religieuse: Les litanies à la Vierge Noire.
Suivront la Messe en sol majeur, dédiée à la mémoire de son père et qui occupe une place prépondérante dans l’évolution qui s’accomplit chez le compositeur, des Motets (1939, 1941, 1952), l’Ave Verum (1957), les Laudes de Saint Antoine de Padoue (1958), le Gloria (1960) et les Sept répons des ténèbres (1961).
La musique de Poulenc est une musique «populaire» dans le meilleur sens du terme. L’écriture est sophistiquée mais le langage est simple, accessible à tous. C’est une musique du coeur qui parle au coeur. Quelle que soit l’émotion que Poulenc souhaite nous faire partager – enjouement, tristesse, mélancolie, tendresse, ironie… – il le fait toujours avec élégance et discrétion, sans jamais s’appesantir, car il possède ce don unique d’être léger sans être superficiel, profond sans être ennuyeux.
Poulenc n’est ni un révolutionnaire ni un académique. Il est Poulenc et c’est tout. Il a son langage et y sera fidèle de la première à la dernière de ses oeuvres. Comme tous les grands compositeurs, il aura subi des influences diverses mais il restera lui-même, authentique et sincère.
On ne peut pas interpréter Poulenc sans ressentir une intimité profonde avec l’homme qui est derrière chaque note; car il sait, au travers de sa musique, partager son humour, sa sensibilité, sa joie de vivre, sa gouaille, ses chagrins, sa foi, ses espoirs et désespoirs ainsi que toutes les émotions qui peuvent traverser la vie d’un artiste.
Plus d’un siècle après la naissance de Francis Poulenc, il est instructif de voir la musique de celui qui se demandait si elle «tiendrait le coup» passer sans faiblir le cap du XXIe siècle. Ce sont sans aucun doute la sincérité et la qualité de facture de cette musique qui lui assurent une valeur pérenne et réconfortante.
D’après:
Guide de la musique sacrée et chorale profane (Fayard)
Témoignage de Pascal Rogé, pianiste concertiste
Article de Renaud Machart, journaliste au Monde et sur France Musiques
Conférence de Yvonne Gouverné, Directrice des Choeurs de la Radiodiffusion française (actuels Choeurs de Radio France)
Article de Jean Roy, vice-président de l’Association des Amis de Francis Poulenc, musicologue et journaliste au Monde de la Musique
De mai à septembre 1959, Poulenc s’attelle à l’avant-dernière de ses oeuvres religieuses. Il compose alors le «Gloria» pour soprano solo, choeur mixte et grand orchestre. Il se met au travail en réponse à une commande. «Je viens de mettre en chantier un Gloria pour choeur, un soliste et orchestre, dans le style (mots répétés en tous sens) de Vivaldi. Le latin permet ce genre de macaroni filant.» Il y met une verve souvent plus proche de l’esprit profane que de la tradition sacrée. A tel point que certains clercs s’en offusquent.
«Pourquoi ? leur répond le compositeur. J’ai pensé simplement, en l’écrivant, à ces fresques de Gozzoli où les anges tirent la langue, et aussi à ces graves bénédictins que j’ai vus un jour jouer au football.»
Par sa simplicité radieuse, le Gloria apparaît comme le pendant heureux des Litanies ou de la Messe en Sol. Il est créé à Boston en janvier 1961 sous la direction de Charles Münch, et les premiers concerts remportent un triomphe. C’est une pièce à la fois limpide et élégante, douce et joyeuse, où les vents, instruments de prédilection de Poulenc, jouent un rôle important. Elle mêle ferveur, sobriété, sensibilité et sensualité harmonique.
Pour son Gloria, Poulenc tient à éviter le découpage habituel en quatre parties. «Je voudrais que cela fasse un tout de six ou sept parties extrêmement parentes.» De plus, il éprouve à l’égard de sa création une fierté particulière: «Le Gloria est certainement ce que j’ai fait de mieux. Il n’y a pas une note dans les choeurs à changer et au moins, les dames ne s’égosillent pas dans les la bémol si aigus.»
1809 – 1847
En partant pour l’Italie au printemps 1830, Mendelssohn s’arrête à Weimar, chez Goethe, qui lui offre à cette occasion un feuillet du manuscrit de Faust. Pendant son voyage, les vers dramatiques fascinent le compositeur. Au début de l’hiver 1831, Mendelssohn s’adresse au poète: «Depuis quelques semaines je me suis occupé exclusivement de mettre en musique le poème de Votre Excellence, la Nuit de Walpurgis, pour en faire une sorte de grande cantate avec orchestre; l’arrivée joyeuse du printemps, les scènes de sorcellerie, l’invocation de Satan, mêlés aux choeurs solennels du sacrifice… Tout cela pourrait donner lieu à de la bien belle musique!»
Le poème célébrait les anciennes croyances germaniques qui triomphent de la répression chrétienne. Selon la tradition populaire, ces réunions païennes se tenaient sur le Harz, massif ancien d’Allemagne centrale (montagne des sorcières), en particulier au sommet du Brocken, dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Cette fête de la nuit de Walpurgis est surtout le symbole de la fin de l’hiver, et est parfois associée à la plantation de l’arbre de mai ou à l’embrasement de grands feux.
Les légendes relatives au sabbat des sorcières sur le Brocken avaient un fondement historique. Les Saxons restés païens après la destruction de leurs autels et des images de leurs idoles par Charlemagne auraient continué à célébrer leurs sacrifices. Pour les en empêcher, le roi fit occuper les voies d’accès par des sentinelles, et les Saxons durent recourir à la ruse. Ils se déguisèrent en fantômes hideux, armés de bâtons et de fourches devant lesquels les sentinelles prirent la fuite.
En développant ce thème, Goethe voulut exprimer poétiquement la sympathie qu’il éprouvait pour les Saxons païens, leur religion animiste, leur piété sincère, et sa réprobation des méthodes sanglantes employées, pour les convertir, par un christianisme superstitieux et intolérant. Goethe fit de ce sujet une ballade «dramatique», c’est-à-dire pouvant fournir la matière d’une pièce destinée à être chantée.
La première version est donnée sous la direction de Mendelssohn en décembre 1832 à la Singakademie de Berlin. Il n’en est que peu satisfait. Dix ans plus tard, il écrit à sa mère: «La Nuit de Walpurgis va ressusciter, dans un habit différent du précédent, qui était à vrai dire un peu trop chaudement fourré de trombones, et bien râpé vocalement. Mais pour cela, il m’a fallu refaire toute la partition de A à Z et ajouter deux nouveaux airs – sans parler du rafistolage habituel…»
Alors devenu chef d’orchestre du Gewandhaus de Leipzig, il présente la seconde version en février 1843. Berlioz, en voyage à Leipzig, assiste à la répétition générale. Il est ébloui: «J’incline fort à regarder cette espèce d’oratorio comme ce que Mendelssohn a produit de plus achevé jusqu’à ce jour. Le poème est de Goethe et n’a rien de commun avec la scène du sabbat de Faust. Il s’agit des assemblées nocturnes que tenait sur les montagnes, aux premiers temps du christianisme, une secte religieuse fidèle aux anciens usages alors même que les sacrifices sur les hauts lieux eurent été interdits. Il faut entendre la musique de Mendelssohn pour avoir idée des ressources variées que ce poème offrait à un habile compositeur. Sa partition est d’une clarté admirable malgré sa complexité. Les effets de voix et d’instruments s’y croisent dans tous les sens, se contrarient, se heurtent avec un désordre apparent qui est le comble de l’art.» Schumann, également présent, est frappé. Mendelssohn avait bel et bien créé là un genre typiquement romantique: la ballade chorale, que lui-même puis Brahms allaient illustrer abondamment.
Décédé en 1832, Goethe n’aura jamais connu le sort réservé à ses vers auxquels leur version musicale donne un élan juvénile des plus attachants. Car Mendelssohn se révèle ici un grand poète romantique. Il utilise une palette somptueuse, faisant éclater les cors derrière l’écran soyeux des cordes, donnant aux bois une voix toute personnelle. Les choeurs sont traités avec une simplicité qui leur confère par moments la dignité de chansons populaires tandis que les solistes se voient confier des airs de grand format. Toutes les richesses de l’opéra romantique sont réunies dans cette illustration d’un poème que nous sommes invités à lire dans la lumière des scènes de féerie shakespeariennes. Mendelssohn se révèle ici un des prophètes de la musique du XIXe siècle, assurant avec fermeté le relais entre Beethoven et les grandes rapsodies de Brahms.
L’Ouverture, intitulée «Le mauvais temps» ou «Ouverture saxonne», dépeint les derniers soubresauts de l’hiver et contient des effets de tempête. Dans la coda, le mauvais temps disparaît peu à peu et fait place au «Retour du printemps» introduit par une belle cantilène du violoncelle.
1) L’Allegro vivace non troppo prolonge l’Ouverture. Un druide relayé par le choeur féminin, annonce joyeusement la fin de l’hiver et ordonne les sacrifices à Wotan.
2) Allegretto non troppo: Les exhortations sinistres d’une vieille femme du peuple les arrêtent: les chrétiens veillent et tuent les païens. Le choeur féminin se lamente.
3) Andante maestoso: Le Grand Prêtre appelle au devoir dans un arioso suivi du choeur des druides.
4) Allegro leggiero: Tant admiré par Berlioz, le choeur du placement des sentinelles est proche de la musique de scène pour le «Songe d’une nuit d’été». C’est une magnifique version chorale du scherzo mendelssohnien, délié et féérique, aux effets d’orchestration aériens. Le thème «Vertheilt euch hier» est une variante du no1 «Es lacht der Mai».
5) Récit et choeur: Le choeur des veilleurs évoque les sortilèges goethéens. Fait unique dans la musique de Mendelssohn, l’orchestration frénétique requiert grosse caisse, cymbales et piccolo. Le vacarme des crécelles, des hiboux et des chouettes est évoqué par les trilles du piccolo et d’étonnants soubresauts des vents.
6) Récit et choeur: Au sommet de l’oeuvre, le charivari destiné à semer l’épouvante chez les chrétiens. Le choeur féroce est pris dans un tourbillon orchestral.
7) L’istesso tempo: Le cortège s’éloigne dans la nuit, le Prêtre annonce le sacrifice, puis le choeur clame sa détermination.
8) Allegro non troppo: Le veilleur chrétien crie sa frayeur en voyant passer les «dragons de l’enfer». Les veilleurs s’enfuient.
9) Andante maestoso: Le grand choeur solennel conclut dans la ferveur. Les druides glorifient Wotan, le culte de la nature, de la lumière et du soleil, en proclamant leur ferme volonté de rester fidèles: «Même si l’on nous ravit nos anciennes croyances, Ta Lumière, qui peut nous la voler ?»
Ce prodigieux oratorio païen, bien que rarement interprété, est sans aucun doute l’un des chefs-d’oeuvre de Felix Mendelssohn-Bartholdy.
D’après:
K. H. Köller
le «Guide la musique sacrée et chorale profane» Fayard
Gloria in excelsis Deo Et in terra pax Hominibus bonae voluntatis. Laudamus te, benedicimus te, Adoramus te, glorificamus te, Gratias agimus tibi Propter magnam gloriam tuam. Domine Deus, Rex coelestis, Deus Pater omnipotens, Domine Fili unigenite, Jesu Christe. Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris, Qui tollis peccata mundi, Miserere nobis. Qui tollis peccata mundi Suscipe deprecationem nostram Qui sedes ad dexteram Patris Miserere nobis Quoniam tu solus sanctus, Tu solus Dominus, Tu solus altissimus. Cum Sancto Spiritu In Gloria Dei Patris, Amen. |
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux Et paix sur la terre Aux hommes de bonne volonté. Nous te louons, nous te bénissons, Nous t’adorons, nous te glorifions, Nous te rendons grâce Pour ton immense gloire. Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant, Fils unique de Dieu, Seigneur, Jésus Christ. Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Le Fils du Père, Toi qui enlèves le péché du monde, Prends pitié de nous. Toi qui enlèves le péché du monde, Entends notre prière. Toi qui es assis à la droite du Père Prends pitié de nous. Car toi seul es saint, Toi seul es Seigneur. Toi seul es le Très-Haut. Avec le Saint-Esprit Dans la gloire de Dieu le Père, Amen. |
Es lacht der Mai
Es lacht der Mai Der Wald ist frei von Eis und Reifgehänge. Der Schnee ist fort, am grünen Ort erschallen Lustgesänge. Ein reiner Schnee liegt auf der Höh’; doch eilen wir nach oben, begeh’n den alten heil’gen Brauch, Allvater dort zu loben. Die Flamme lodre durch den Rauch! Begeht den alten heil’gen Brauch. Hinauf! Hinauf! Allvater dort zu loben. So wird das Herz erhoben. |
Il rit le mois de mai La forêt est libérée des glaces et du givre. La neige a disparu, dans la verdure résonnent les chants de joie. Une neige pure repose sur les sommetsc; cependant, nous nous rendons là-haut pour célébrer l’antique coutume sacrée, allons là-haut adorer le Père Universel. Que la flamme flamboie à travers la fumée! Célébrez l’antique coutume sacrée. Montons! Montons! Adorer le Père Universel. Ainsi s’élève notre coeur. |
Könnt ihr so verwegen handeln
Könnt ihr so verwegen handeln? Wollt ihr denn zum Tode wandeln? Kennet ihr nicht die Gesetze unsrer harten Überwinder? Rings gestellt sind ihre Netze auf die Heiden, auf die Sünder. Ach, sie schlachten auf dem Walle unsre Väter, unsre Kinder. Und wir alle nahen uns gewissem Falle. Auf des Lagers hohem Walle schlachten sie uns unsre Kinder. Ach, die harten Überwinder! |
Pouvez-vous être aussi téméraires? Voulez-vous donc marcher à la mort? Ne connaissez-vous donc pas les lois de nos impitoyables vainqueurs? Leurs rêts en cercle sont disposés pour les païens, les pêcheurs. Ah, ils les ont massacrés sur les remparts nos pères, nos enfants. Et nous tous nous côtoyons la chute certaine. Sur les hauts remparts de notre camp ils nous ont massacré nos enfants. Ah, les impitoyables vainqueurs! |
Wer Opfer heut zu bringen scheut
Wer Opfer heut zu bringen scheut verdient erst seine Bande. Der Wald ist frei! Das Holz herbei, und schichtet es zum Brande! Doch bleiben wir im Buschrevier am Tage noch im Stillen, und Männer stellen wir zur Hut, um eurer Sorge willen. Dann aber lasst mit frischem Muth uns unsre Pflicht erfüllen! Hinauf! Hinauf! Vertheilt euch, wackre Männer, hier! |
Celui qui a peur aujourd’hui d’apporter ses offrandes mérite bien ses chaînes. La forêt est libre! Par ici les branchages, entassez-les pour le feu! Mais nous restons sous le couvert silencieux pendant le jour, et nous postons des gardes, pour apaiser vos inquiétudes. Reprenons courage, et remplissons notre devoir! Montons! Montons! Dispersez-vous alentours, mes braves! |
Verteilt euch, wackre Männer, hier
Verteilt euch, wackre Männer, hier durch dieses ganze Waldrevier, und wachet hier im Stillen, wenn sie die Pflicht erfüllen. |
Dispersez-vous alentours, mes braves à travers toute la forêt, et veillez ici en silence, pendant qu’ils accomplissent les rites. |
Diese dummen Pfaffenchristen
Diese dummen Pfaffenchristen lasst uns keck sie überlisten! Mit dem Teufel, den sie fabeln, wollen wir sie selbst erschrecken. Kommt! Kommt mit Zacken und mit Gabeln, und mit Gluth und Klapperstöcken lärmen wir bei nächt’ger Weile durch die leeren Felsenstrecken. Kauz und Eule, Heul’ in unser Rundgeheule! Kommt, kommt, kommt! |
Ces idiots de chrétiens et leur prêtraille hardi, trompons-les! Nous leur ferons peur avec le diable qu’ils ont inventé eux-mêmes. Venez! Venez avec piques et fourches. et avec des brandons et des crécelles faisons un tintamarre dans la nuit à travers les étendues rocheuses Chouette et hibou, ululez en choeur avec nous! Venez, venez, venez! |
Kommt mit Zacken und mit Gabeln
Kommt mit Zacken and mit Gabeln wie der Teufel, den sie fabeln, und mit wilden Klapperstöcken durch die leeren Felsenstrecken! Kauz und Eule, heul’ in unser Rundgeheule! Kommt! Kommt! Kommt! |
Venez avec piques et fourches comme le diable qu’ils ont inventé, et avec nos crécelles déchaînées à travers les étendues rocheuses! Chouette et hibou, ululez en choeur avec nous! Venez! Venez! Venez! |
So weit gebracht
So weit gebracht dass wir bei Nacht Allvater heimlich singen! Doch ist es Tag, sobald man mag ein reines Herz dir bringen. Du kannst zwar heut’, und manche Zeit dem Feinde viel erlauben. Die Flamme reinigt sich vom Rauch, So reinig’ unsern Glauben! Und raubt man uns den alten Brauch, Dein Licht, wer will es rauben? |
L’heure est venue de chanter dans la nuit secrètement le Père Universel! Mais il fait grand jour, dès qu’on vient à toi d’un coeur pur. Tu peux certes aujourd’hui, et quand tu le veux, permettre beaucoup à l’ennemi. Comme la flamme se sépare de la fumée, de même purifie notre foi! Ainsi, même si l’on nous prive de notre antique coutume, ta Lumière, qui pourra nous la voler? |
Hilf, ach hilf mir, Kriegsgeselle
Hilf, ach hilfmir, Kriegsgeselle Ach, es kommt die ganze Hölle! Sieh’, wie die verhexten Leiber durch und durch von Flammen glühen! Menschenwölf’ und Drachenweiber, die im Flug vorüberziehen! Welch entsetzliches Getöse! Lasst uns, lasst uns alle fliehen! Oben flammt und saust der Böse, aus dem Boden dampfet rings ein Höllenbroden. Lasst uns fliehen! |
A l’aide, compagnons, aidez-moi Ah, l’Enfer tout entier se déchaîne! Voyez comme ces corps ensorcelés sont traversés d’un feu ardent! Hommes-loups et femmes-dragons, passent en volant devant nous! Quel vacarme épouvantable! Vite, fuyons, fuyons tous! Là-haut brûle et hurle le Mal, du sol alentour exsude une vapeur infernale. Fuyons vite! |
Die Flamme reinigt sich von Rauch
Die Flamme reinigt sich von Rauch so reinig’ unsern Glauben! Und raubt man uns den alten Brauch, dein Licht, wer kann es rauben? |
Comme la flamme se dégage de la fumée de même purifie notre foi! Ainsi, même si l’on nous prive de notre antique coutume, ta Lumière, qui peut nous la voler? |